Beau succès pour la 1ère édition de l'EQUAL DAY qui s'est déroulé ce 31 mai à Flagey !
Une centaine d'orateurs ont mis la société collaborative au cœur des débats. Partage, collaboration, ubérisation, communs, monnaies virtuelles, nouvelle gouvernance, mobilité collaborative…
Durant toute la journée de ce jeudi 31 mai, l’ancien bâtiment de l’Institut National de Radiodiffusion, désormais communément appelé le bâtiment Flagey, a résonné au son du collaboratif. A l’occasion du premier Equal Day, journée de réflexion organisée par le cabinet d’avocats Equal Partners, c’est bien le thème de la « société collaborative » qui a attiré plus de 500 personnes tout au long de la journée pour des échanges riches et variés entre une centaine d’orateurs venus de tous les horizons ; représentants politiques, experts, citoyens engagés, porteurs de projets…
La journée s’est ouverte par une tentative de compréhension complète du phénomène de l’économie collaborative. Airbnb, Uber, Deliveroo emportent souvent, dans l’esprit du grand public, le mouvement de cette nouvelle économie. Mais les géants venus du numérique n’usurpent-ils pas un terme que d’aucun aimeraient surtout voir appliqué à des initiatives plus citoyennes où la valeur revient aux utilisateurs… et non à des monopoles et à une poignée d’actionnaires ? L’économie des plateformes détourne-t-elle, en vue de maximiser ses profits, une évolution sociétale où les citoyens, ensemble, entendent reprendre le pouvoir ? C’est en tout cas la vision de Rob Hopkins, citoyen anglais engagé et figure de proue du mouvement international Transition Network, qui a fait le déplacement pour l’Equal Day. Une position partagée, entre autres, par Sandrino Graceffa, patron de la coopérative SMart, et de Bernard Bayot, président de la nouvelle banque coopérative New B, lesquelles donnaient, notamment, la réplique aux responsables de plusieurs start-up.
Lors d’une autre session plénière, c’est le rôle de l’Etat qui a animé les débats : de quelle manière nos pouvoirs publics doivent-ils appréhender le mouvement collaboratif qui tend à bouleverser les codes établis ? De la location de chambres ou de voitures par des particuliers aux systèmes d’échanges locaux (SEL) en passant par les prêts entre particuliers, les citoyens n’ont pas attendu les autorités pour lancer de nouvelles initiatives. L’Etat doit-il les soutenir, les freiner, les réguler voire les initier lui-même ? Et comment ? Il serait possible d’encourager les initiatives positives au niveau social et de défavoriser celles qui déstructurent le monde du travail et la sécurité sociale, par des politiques fiscales adaptées, comme le pense l’expert Olivier De Schutter, représentant de l’International Panel of Experts on Sustainable Food Systems. Pour la Ministre Céline Fremault, les pouvoirs publics doivent prendre à cœur de déployer une politique susceptible de faire fleurir ces initiatives collaboratives, voire de les soutenir financièrement. Sans toutefois oublier d’encadrer ces pratiques de sorte à éviter les dérives individuelles. Mais, comme l’ont souligné Barbara Trachte (Députée Ecolo) et Gaetan Van Loqueren (Professeur invité à l’Ichec), les actions des pouvoirs publics n’ont rien de simple : le cadre actuel n’est souvent pas adapté et l’organisation des niveaux de pouvoirs ne facilitent pas l’intervention publique.
En marge du studio 4, la grande salle du bâtiment Flagey, les ateliers de l’Equal Day ont permis au public de comprendre et d’entrer au plus profond des grands bouleversements collaboratifs du moment. Parmi eux, la lancinante question de la mobilité dans nos villes a été particulièrement suivie. L’ensemble des représentants du secteur sont venus débattre sur la manière dont la « mobilité collaborative » offre une réponse aux blocages quotidiens de nos rues : responsables politiques et acteurs de la voiture partagée, de la location de véhicules par les particuliers, du vélo partagé, des transports publics ont nourrit ensemble la réflexion sur l’impact du collaboratif sur notre mobilité. D’autres panels se sont, eux, concentrés en détails sur la démocratie participative, sur le juriste de demain, sur les coopératives ou les monnaies virtuelles et citoyennes, ou encore sur les nouveaux business models systémiques… pour ne citer que quelques exemples.
Enfin, c’est l’emploi de demain qui a été débattu pour la dernière session plénière de la journée. Quelle direction prend notre monde du travail ? Le travail est-il une nécessité, une obligation ou un plaisir ? Faut-il réévaluer la relation qui existe aujourd'hui entre travail et revenus ? Travaillons-nous pour vivre ou vivons-nous pour travailler ? Alors que l’intelligence artificielle nourrit les plus grandes craintes chez certains observateurs, une partie toujours plus grande de la population cherche à ramener du sens dans son travail. Et les entreprises, au lieu d’imposer la productivité comme seul credo, devraient accompagner cette recherche de sens et l’encourager. A ce titre, on retiendra tout particulièrement les propos inspirants de Marc Vossen, directeur du groupe Nostalgie (radios Nostalgie, NRJ, Cherie FM) lorsqu’au cœur des magnifiques studios de Flagey, il insiste sur les quatre mots qu’il met en pratique dans son rôle de patron et qui, selon lui, « devraient animer l’ensemble des décideurs en entreprise : Bonjour, Merci, Bravo et… je t’aime !»…
Au total, Equal Day a permis aux visiteurs d’assister à pas moins de 27h30 cumulées de réflexion, d’échanges et de débats, parfois vifs, souvent passionnés, entre plus d’une centaine d’orateurs de haut vol.
L’ensemble du programme et les listes des intervenants se trouvent sur le site de l'EQUAL DAY.
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