La COP-23 vient de se terminer
Que s’y est-il dit ?
« COP » signifie « Conférence des Parties ». C’est l’organe suprême de prise de décision de la Convention-Cadre des Nations-Unies contre le changement climatique (dite la « CCNUCC »). Depuis la COP-21, lors de laquelle l’Accord de Paris a été adopté, ces « COP » servent aussi comme « Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties de l’Accord de Paris », un système 2-en-1 donc.
Cette 23ième COP, ou la troisième réunion des Parties de l’Accord de Paris, avait pour objectif de préciser les contours de l’Accord de Paris qui a été conclu lors de la COP-21. Elle était présidée par les Fidji, mais s’est déroulée à Bonn en Allemagne.
Les pays se sont accordés pour dresser fin 2018 un bilan collectif de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce bilan collectif sera atteint suite à un processus de dialogue d'un an et servira à évaluer ce qu’il reste à faire pour atteindre le seuil des 2°C, ou des 1,5°C au mieux, de réchauffement comme le postule l'Accord de Paris (art. 2.1). En effet, la décision 1/Cp.21, jointe à l’Accord de Paris, prévoyait en son §20 l’organisation d’un dialogue facilitateur afin de préparer les contributions nationalement déterminée qui devraient permettre d’atteindre l’objectif des 2°C (article 4). Or, en leur état actuel, les contributions nationales conduisent à une trajectoire de température de +3°C.
La décision de la COP-23 en explicite le contenu: « La COP (...) a décidé d'organiser un dialogue facilitateur entre parties en 2018, afin de produire un bilan des efforts collectifs menés pour maîtriser les émissions. Le dialogue devra être constructif et tourné vers les solutions ». En résumé : « Le dialogue sera structuré autour de trois thèmes: où en sommes-nous? Où voulons-nous aller? Comment y parvenir? ». Le dialogue donnera lieu à une phase de discussion au niveau ministériel lors de la COP24 en 2018. Entre temps, il sera nourri des apports du GIEC, le groupe des scientifiques de l'ONU, mais aussi de tous types d'acteurs engagés dans l'action climatique.
L'accord de Paris, qui entre en application en 2020, prévoit un mécanisme de révision à la hausse tous les 5 ans des engagements nationaux, avec une première révision obligatoire en 2025 (Article 4.3). Ce dialogue en prépare donc les appuis.
Cependant, les négociations à la COP 23 n'auront pas permis de réelles avancées sur le sujet des pertes et dommages, mais celui-ci était déjà traité de manière très vague dans l’Accord de Paris (Article 8).
Certains disent que l’essentiel de cette conférence ne s’est pas joué dans la « Bula zone » – le cœur des négociations – mais dans la « Bonn zone », où se sont nouées les initiatives de la société civile et les coalitions, impliquant souvent les États, mais aussi les régions, les villes, les entreprises, etc. Par exemple, l’alliance pour une sortie définitive du charbon s’est créée ainsi que la « plate-forme 2050 » qui soutient les stratégies bas-carbone de long terme.
L’édition suivante, la COP-24, se déroulera en décembre 2018 à Katowice, en Pologne. C’est dans cette ville de Silésie, qui vit toujours au rythme de l’activité charbonnière, que devront être finalisées les dispositions du « Rule Book », le guide de mise en œuvre de l’accord de Paris conclu en décembre 2015 dans l’espoir de limiter le réchauffement de la planète sous le seuil des 2 °C. Il reste encore beaucoup à faire…
Plus d'infos ? Rendez-vous sur le site de la COP-23.
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