Glyphosate : « Mauvaise Herbe » de l’Executif Europeen
La licence d’exploitation du glyphosate expire le 15 décembre prochain. Pourtant, à l’heure actuelle, aucun consensus à l’échelle européenne n’a pu être dégagé.
Principe actif du Roundup, il est l’herbicide le plus utilisé au monde et représente, à lui seul, un marché de plus d’un milliard d’euros. Mais il est hautement controversé pour ses effets néfastes possibles sur la santé et l’environnement. Malgré l’avis favorable de l’EFSA (European Food Safety Authority), la substance est suspectée par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) d’être non seulement génotoxique mais également cancérogène pour l’animal et « probablement cancérogène » pour l’homme.
Les Etats membres se sont réunis à huis clos le jeudi 9 novembre afin d’étudier la question du renouvellement de sa licence commerciale pour cinq années. À l’origine, la Commission était favorable à une homologation de la substance controversée s’étendant sur une période de dix ans. Toutefois, l’échec du 25 octobre dernier l’a poussée à revoir ses ambitions à la baisse. En effet, le comité d’experts n’avait pas su se mettre d’accord et le vote qui devait avoir lieu à ce sujet a dû être reporté.
Ce compromis n’aura pas suffi car ceux-ci ont, à nouveau, échoué de s’entendre. Aucune majorité qualifiée (à savoir 55% des 28 Etats membres représentant 65% de la population européenne) n’a pu être dégagée : cinq Etats membres, parmi lesquels l’Allemagne, véritable poids lourd démographique, se sont abstenus de voter. Quatorze pays dont l’Espagne et les Pays-Bas, ont, quant à eux, marqué leur accord avec la Commission mais ne représentaient au final que 37% de la population européenne. La Belgique, ainsi que huit autres pays, ont voté contre la proposition. Si pour certains d’entre eux, à l’instar de la France, le désaccord concerne la durée de la licence, d’autres sont plus catégoriques : ils veulent l’adoption d’un plan de sortie progressif du glyphosate d’ici 2022. C’est notamment le cas de la Belgique.
A l’aube de l’expiration de la licence du glyphosate, le désaccord règne donc tous azimuts. Afin d’y remédier, la Commission entend soumettre son texte à un comité d’appel à la fin du mois de novembre. Si une majorité qualifiée se dessinait, cela lui permettrait d’éviter d’avoir à endosser la responsabilité de trancher la question de façon unilatérale. Le glyphosate serait, ou non, alors autorisé durant les cinq années à venir. En attendant, le suspense continue.
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