Bouleversement mondial dans le recyclage de certains déchets : opportunité ou désastre ?
Le 18 juillet 2017, Pékin annonçait son intention de restreindre sensiblement, dans les mois à venir, l’importation de certains déchets sur son territoire.
Les chiffres donnent le tournis : ainsi, en 2016, 7,3 millions de tonnes de plastiques recyclables ont été expédiés vers les ports chinois depuis le Japon, les Etats-Unis et l’Europe, précise l’association mondiale de l’industrie du recyclage.
Le 11 janvier dernier, les autorités chinoises ont publié les nouveaux standards d’acceptabilité des déchets recyclables autorisés à l’importation.
Il ressort du document que 24 catégories de matières premières valorisables seront désormais interdites, a fait savoir le ministre chinois de l'Environnement, dont huit familles de plastiques (PE, films plastiques, styréniques, PVC, PET, PET Bouteilles, PC CD/DVD, autres déchets et rebuts), les papiers en mélange, certains textiles comme la laine et le coton, d'autres déchets provenant de la fabrication du fer ou de l'acier.
A la première lecture, seuls les déchets plastiques « post-production » (déchets plastiques des industries productrices de plastique) sont encore admis à l’importation à l’exclusion des déchets plastiques « post-consommation ». Les plastiques usagés (film d'emballage, bouteilles, flaconnage, etc.) devraient donc être complètement interdits.
Cette interdiction quelque peu brutale et peut-être explosive place les détenteurs de déchets japonais, américains et européens devant un défi de taille : transformer cette nouvelle contrainte en accroissant véritablement sur le territoire européen le recyclage des déchets de plastique valorisable. Dans certains pays, il s’agira même de mettre effectivement en marche la filière du recyclage du plastique.
La même question se pose également pour d’autres flux de déchets comme les DEEE exportés de manière massive, encore aujourd’hui, vers des pays moins exigeant en matière environnementale.
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