Un rapport alarmant sur l’état de la biodiversité
Après s’être réuni une semaine à l'Unesco à Paris, le groupe d'experts internationaux spécialisés sur la biodiversité (IPBES) a publié, ce lundi 6 mai, son rapport sur l'évaluation mondiale de la biodiversité.
Le rapport sur l'évaluation mondiale de la biodiversité a été élaboré par 145 experts issus de 50 pays au cours des trois dernières années, avec des contributions additionnelles apportées par 310 autres experts. Il regroupe l'ensemble des connaissances scientifiques sur la question de la biodiversité et surtout son état de dégradation à l'échelle mondiale. Et le constat des scientifiques est sans appel : "La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine et le taux d'extinction des espèces s'accélère". Environ un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, dont "de nombreuses dans les prochaines décennies". Les experts indiquent que le rythme actuel de la disparition des espèces est 100 à 1.000 fois supérieur au taux naturel d'extinction. Cette extinction des espèces qui est quasi exclusivement liée aux activités humaines. Les trois quarts de l'environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont ainsi été "gravement altérés par l'action humaine". De même, plus de 85 % des zones humides "ont été perdues". L'érosion continue de la biodiversité est en premier lieu due aux changements d'utilisation des sols occasionnés par l'agriculture, en lien, notamment, avec l'augmentation de la consommation de produits animaux.
L'IPBES rappelle les nombreux bénéfices fournis par les services écosystémiques. Plus de 75 % des types de cultures vivrières mondiales dépendent aujourd'hui de la pollinisation. Environ quatre milliards de personnes dépendent aussi principalement des médecines naturelles. Et "les milieux naturels, océans, sols et forêts, absorbent 60 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique".
Le communiqué de presse sur le site de l’IPBES informe qu’ « il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial ». Le rapport présente des exemples d'actions en faveur du développement durable et les trajectoires pour les réaliser dans les secteurs « tels que l'agriculture, la foresterie, les écosystèmes marins, les écosystèmes d'eau douce, les zones urbaines, l'énergie ou les finances ».
Cela faisait près de 15 ans, depuis la publication de l'évaluation des écosystèmes pour le millénaire en 2005, qu'une synthèse des connaissances sur l'état mondial de la biodiversité n'avait pas été produite.
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